Les considérations ethnolinguistiques, claniques et régionales sont une des rares du régime qui a pris le Gabon en captivité depuis plus d’un demi-siècle. Raison de plus pour s’en débarrasser car il ne fait que retarder l’éclosion d’une nation, au sens de « groupe humain assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun », selon la définition du dictionnaire Le Robert. En dépit du discours convenu, de la proclamation d’une République une et indivisible, il manque au Gabon l’unité.
Les dirigeants ont à la bouche l’expression « gouvernement de la République », mais dans les faits, les citoyens ont affaire aux ministres de telle ou telle provinces d’origine, chacun file dans son département. Si le département a l’inconvénient d’être composé de plusieurs ethnies, le ministre accorde la priorité aux membres de son ethnie. Dans l’ethnie, on cherche encore les gens de son clan (Essangui, Badumi, Imondo, Aguekaza, Sheyi, Mbede, etc.). C’est à cet exercice que s’était livré le compatriote qui fut ministre des comptes à régler à ses concitoyens appelés au gouvernement avant lui. C’est le lieu de citer Albert Ondo Ossa comme modèle de ministre républicain. Nommé à la tête du département de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur sous Omar Bongo, il avait eu le cran de refuser d’aller être présenté comme ministre du Woleu-Ntem. Et pourtant, il n’avait jamais dit qu’il n’était pas originaire de Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem. L’autre fait marquant de son passage au gouvernement est d’avoir voulu assainir le secteur des établissements scolaires privés. Cette initiative de salubrité publique lui valut, malheureusement, l’amputation de son département du volet Education nationale. Cet homme député pour avoir le verbe haut s’en était pris à des intérêts mafieux ayant des ramifications à des niveaux insoupçonnés. Mais il avait osé ! Encore en même temps, la chance du Gabon c’est sa diversité ethnique.
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